Archéologie - Pas-de-Calais le Département
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Dainville, 66 rue Mermoz, rue Guynemer, 2018, diagnostic

Le projet d’aménagement de la SNC Lidl, situé à Dainville 66 avenue Mermoz, a conduit à la prescription d’un diagnostic archéologique. L’opération a été réalisée par la Direction de l’Archéologie du Pas-de-Calais du 19 au 23 novembre. L’objectif était d’étudier la stratigraphie pléniglaciaire, d’identifier les paléosols, de collecter et de contextualiser d’éventuels artefacts lithiques. Il s’agissait de cerner le gisement paléolithique moyen découvert en 1939 et en 1998 dans le secteur. Cette opération a bénéficié de l’expertise de Luc Vallin, conservateur et paléolithicien du Service régional de l’Archéologie des Hauts-de-France

Deux sondages profonds en « pyramide inversée » ont été réalisés, l’un situé en bas de versant, et le second, distant de 80 m, plus haut sur la pente. L’ensemble des sondages a révélé un terrain fortement perturbé par les différentes activités industrielles qui s’y sont succédées. Les fondations d’une cave et d’un bâtiment arasé ont été recoupées près d’un sondage au nord, tandis qu’au sud, la zone a été décaissée et remblayée sur plus de 3,5 mètres d’épaisseur.

Dans le sondage nord, en bas de versant, le toit de la craie apparait à une altitude de 70,5m NGF (environ 4,30 m sous la surface). Quelques strates correspondant à l’altération de la craie le surmontent, suivis par un niveau gleyifié et une séquence de dépôt loessique. Les lambeaux d’un paléosol fortement soliflué semblent ensuite correspondre au sol interstadiaire de la fin du pléniglaciaire moyen (sol de Saint-Acheul) repéré lors du diagnostic des Hautes Fontaines (niveau 5, sondage sp7, Deschodt et al. 1998b p 7, 8). On observe ensuite une autre séquence de dépôts loessiques et possiblement fluviatile, puis l’horizon de Nagelbeek et enfin, un niveau de remblai contemporain.

Les séquences de dépôt de lœss semblent donc, comme pour le diagnostic de 1998, être attribuables au pléniglaciaire weichsélien, hormis pour la base de la stratigraphie pour laquelle nous ne possédons pas d’indice pour une attribution chronostratigraphique.

Dans le sondage sud, en haut de versant, le toit de la craie apparait à une altitude de 75m NGF, soit 5,50 m sous le niveau du sol actuel. Il est surmonté d’un niveau d’altération de la craie, puis d’un niveau de cailloutis crayeux correspondant probablement au niveau 4 du sondage sp18 du diagnostic de 1998 (Deschodt et al. 1998 p 11) dans lequel des artefacts lithiques ont été retrouvés. On observe ensuite un dépôt loessique calcaire puis un niveau argileux cryoturbé correspondant peut-être à des gleys de toundra et enfin, le niveau de remblais contemporain.
L’attention a été particulièrement portée sur les paléosols mais, à la différence des opérations de diagnostic de 1998, les sondages n’ont livré aucun artéfact lithique. L’opération a permis toutefois de faire état d’une stratigraphie pléniglaciaire relativement bien conservée dans ce secteur.

 le sondage nord en cours de réalisation.

Deschodt et al.1998
DESCHODT (L.), MASSON (B.), VALLIN (L.), Rapport de sondage diagnostic réalisé à Dainville au lieudit la Briqueterie, Service régional de l’archéologie du Nord-Pas-de-Calais, Cellule préhistoire, 17 pages.
Deschodt et al.1998b
DESCHODT (L.), MASSON (B.), VALLIN (L.) –Rapport de sondage diagnostic réalisé à Dainville au lieudit «les Hautes-Fontaines», Service régional de l’archéologie du Nord-Pas-de-Calais, Cellule préhistoire, 14 pages..

Référence du rapport

WILLOT (J-M.) dir, MEURISSE-FORT (M.), WILKET (L.),

Dainville, 66 Avenue Mermoz, rue Guynemer,

Rapport final d'opération de diagnostic, édition Direction de l'Archéologie du Pas-de-Calais, Dainville, 2018, 78 pages. 24 figures.