Un chapelet datant du 15ième siècle a été découvert lors d’une fouille préventive à Anzin-Saint-Aubin, dans le Pas-de-Calais. Composé de 74 grains (perles) sur une chaîne en bronze, il est également constitué d’un crucifix et d’une médaille. L’une des faces représente la Vierge à l’enfant, l’autre Saint-Antoine (saint sollicité pour retrouver les objets perdus). Un médaillon en cuir contenant une mèche de cheveux est associé à la médaille. Des traces de tissus, sûrement du linceul, sont visibles sur le crucifix et la médaille.
Un chapelet plein de MYSTÈRES
Le chapelet est un objet religieux utilisé par les chrétiens pour la prière. Il est généralement composé de cinq séries de dix perles rapprochées (appelées des dizaines), espacées par des perles plus grandes. Cependant, celui découvert à Anzin Saint-Aubin comporte une dizaine supplémentaire.
La plupart sont réalisés en perles d'os ou de bois, plus rarement en perles de verre. Ici, la matière des perles n’a pu être déterminée.
L’influence du Christianisme
L’arrivée du christianisme change considérablement la vision de la mort. Cela se constate dès le 7ième siècle avec la disparition progressive des dépôts de mobilier funéraire. Les crémations sont interdites (excepté en dernier recours lors d’épidémie) sous peine de mort dès 789, faisant de l’inhumation la pratique la plus répandue.
Généralement enterrés en dehors des lieux d’habitation durant l’Antiquité, les morts rejoignent petit à petit les villes, majoritairement autour des églises durant l’époque médiévale, marquant ainsi la naissance des cimetières paroissiaux.
Les défunts sont alors déposés nus dans un cercueil (la plupart du temps en bois), ou recouverts d’un linceul. Le corps est allongé sur le dos, la tête positionnée à l'ouest et les pieds à l'est.
Le dépôt du chapelet dans la tombe du défunt, bien qu’existant au Moyen Âge, se répand surtout quelques siècles plus tard, à l’Époque Moderne.
Le saviez-vous ?
Le linceul est un tissu utilisé pour envelopper le corps du défunt avant de l’inhumer. Il peut s’agir d’une toile en lin, d’un drap ou d’une étoffe. Il est très rare d’en retrouver des morceaux lors des fouilles, ces derniers se décomposant facilement avec le temps. Pour autant, les archéologues départementaux en ont découvert quelques fragments lors d’une fouille programmée à Mont-Saint-Éloi en 2012.