Archéologie - Pas-de-Calais le Département
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Après le pied, les chaussures dans la tombe…

Zoom sur un objet de l'exposition

L’exposition « Un pied dans la tombe : du terrain au labo, une enquête anthropologique » regorge d’objets fascinants. Parmi eux, une paire de chaussures datant de l’Antiquité (375-420 ap. J.-C.).

Cette paire de semelles a été retrouvée dans un cénotaphe à Avesnes-lès-Bapaume dans le Pas-de-Calais. Un cénotaphe est une tombe qui ne contient pas de corps. Ici, le défunt a probablement été représenté symboliquement par une paire de chaussures, dont seules les semelles sont parvenues jusqu’à nous. Ce type de geste funéraire était généralement pratiqué lorsque le corps n’avait pas été retrouvé ou avait été enterré ailleurs.

Selon Thucydide et Virgile, les âmes dont les corps n'étaient pas enterrés erraient pendant un siècle sur les rives du Styx, fleuve des Enfers dans la mythologie romaine. Afin d’apaiser les âmes souffrantes, des monuments ont alors été érigés pour commémorer les morts.

À qui pouvaient bien appartenir ces chaussures ?

Soulignons tout d’abord la présence de clous en fer sur les semelles. Ils permettaient non seulement de les renforcer, mais aussi de faciliter l’adhérence au terrain, comme pour nos joueurs de foot !

Les chaussures retrouvées dans la tombe mesurent 0,30 m de long, ce qui correspond à une pointure de taille 46 !

Aujourd’hui, seules les semelles nous sont parvenues. En effet, le reste de la chaussure était fait de cuir. Or, il s’agit d’une matière qui ne se conserve pas dans le temps.   

Si l’on part du principe qu’elles appartenaient au défunt, les archéologues estiment que l’individu était un adulte et de sexe masculin.

Le saviez-vous ?

La caliga, idéale pour les marches et les travaux extérieurs, était une chaussure à la semelle cloutée utilisée par les soldats durant l’Antiquité. Il serait alors tentant d’imaginer que l’individu pratiquait lui-même cette profession, ce qui pourrait expliquer le recours à un cénotaphe. Cependant, toutes les chaussures cloutées ne sont pas militaires, les civils en disposant également. Il est donc difficile pour les archéologues d’interpréter avec certitude cette découverte. Ainsi, cette paire de semelles garde sa part de mystère.