Depuis plusieurs mois, cinq classes de 6e des collèges Adam de la Halle d'Achicourt, David Marcelle de Billy-Montigny et Bernard Chochoy de Norrent-Fontes participent à un projet inédit initié par la Direction de l'Education et des Collèges et la Direction de l'Archéologie du département du Pas-de-Calais. L'objectif : créer un jardin néolithique dans le cadre de la prochaine exposition de la Maison de l'Archéologie sur l'évolution des paysages et l'exploitation des ressources naturelles au Néolithique.
Découverte de l'archéologie et du Néolithique
L'aventure a débuté par une visite des locaux de la Maison de l'Archéologie, permettant aux collégiens de découvrir les coulisses de cette discipline passionnante et la diversité des métiers associés : anthropologue, archéozoologue, lithicien, céramologue, régisseur, restaurateur ou encore médiateur. Une expérience enrichissante pour nourrir leur réflexion sur leur orientation professionnelle future.
Lors d'une séance pratique, les élèves se sont glissés dans la peau d'archéologues, analysant des copies d'objets (ossements animaux, graines, pollens, torchis, poteries, silex) pour dater un site du Néolithique. Cette période charnière de l'histoire de l'humanité voit l'Homme devenir sédentaire, agriculteur et éleveur, construire de grandes maisons en bois et torchis, fabriquer de la poterie et du tissu.
Etude d’un site archéologique en petits groupes.
De la théorie à la pratique : place au jardinage !
Sur plusieurs parcelles ouvertes dans les établissements et à la Maison de l'Archéologie, les apprentis jardiniers ont travaillé la terre avec des outils modernes (grelinette) et des répliques d'outils néolithiques (pelle en omoplate de bœuf, herminette en silex). Malgré les défis, ils ont semé à la volée et en sillons des graines de céréales anciennes (blé, orge) et de légumineuses (fèves, pois). Ce projet d'archéologie expérimentale leur permet de comprendre concrètement la vie au Néolithique et de développer patience et acceptation de l'incertitude.
Au collège de Norrent-Fontes, les grelinettes sont de sortie malgré la pluie.
Bilan et perspectives
En juin, les collégiens ont dressé un premier bilan : malgré un temps capricieux, les plantes ont bien poussé, même si la récolte n'est pas encore pour tout de suite. Les pucerons ont envahi les fèves, mais un remède naturel à base de purin d'ortie est en préparation (découvrir la recette). Les élèves ont aussi pu manipuler des copies de faucilles et de couteaux à moissonner néolithiques, découvrir les modes de stockage de l'époque (silos, greniers) et même produire un peu de farine en écrasant des grains de blé sur une meule.
Au-delà des céréales et légumineuses cultivées, l'alimentation au Néolithique était riche et variée, incluant fruits et légumes sauvages (pommes, prunes, noisettes, champignons, épinards), protéines animales (vache, cochon, mouton, poisson, crustacés, coquillages) et produits laitiers (lait, beurre, fromage). Une source d'inspiration pour les chefs d'aujourd'hui !
Rendez-vous est pris pour les Journées Européennes du Patrimoine en septembre, où le public pourra découvrir l'exposition « Le champ des possibles - Paysages et sociétés néolithiques » et le jardin de la Maison de l'Archéologie.
D'ici là, qui sait, les collégiens et les archéologues récolteront peut-être de quoi confectionner un savoureux gâteau néolithique à base de farine de blé, lait de chèvre, beurre, miel et fruits rouges !
Conclusion
Ce projet collaboratif offre aux collégiens une expérience unique, enrichissante et ludique, leur permettant de mieux comprendre la vie de nos ancêtres néolithiques et de tisser des liens concrets entre passé et présent. Une belle initiative à saluer et à encourager !
Recette du purin d’ortie :
- 1 – Arracher les orties:
Mettez-les dans un bac ou dans un seau (évitez absolument un bac en métal).
- 2 – Mélanger avec de l’eau:
Il faut respecter les doses suivantes :
Engrais => 1 kg d’orties pour 10L d’eau
Répulsif => 1 kg d’orties pour 20L d’eau
- 3 – Laisser macérer:
Couvrir et installer de préférence en extérieur. Le temps de macération est de 1 à 2 semaines, en remuant tous les deux jours environ.
- 4 – Filtrer la solution de purin d’orties:
Il ne faut récupérer que le mélange et se débarrasser des résidus d’orties (épandez le surplus sur le compost pour accélérer le processus de décomposition).
Le purin s’utilise dilué à environ 10 %, soit en répulsif à pulvériser sur les feuilles, soit en engrais au pied des plants.
Grâce à ce mélange, vous faites de belles économies et surtout un très beau geste pour l’environnement.