Archéologie - Pas-de-Calais le Département
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L’urne en plomb : du bûcher au feu des projecteurs

Une urne en plomb a été découverte à Marquise, dans le Pas-de-Calais, datant du Haut-Empire (entre 75 et 150 après J.-C.). De forme cylindrique, cette urne funéraire en plomb est décorée de rinceaux fleuris. Elle est refermée par un couvercle, qui comprend en son centre un médaillon représentant le dieu romain Mercure, dieu des voyageurs, des voleurs et du commerce, et messager des dieux. Il guide également les défunts à l’aide de son caducée.

Urne en plomb

L’urne contient les ossements brûlés d’un individu ayant subi une crémation. Cette pratique funéraire consiste à brûler le corps du défunt sur un bûcher avant d’en déposer les restes dans une urne et de l’enterrer. Les premières crémations connues apparaissent vers -1800 avant J.-C. à l’âge du Bronze. Malgré un recul à l’âge du Fer, cette pratique funéraire est de nouveau majoritaire durant le Haut-Empire romain. Au 5ième siècle, avec la diffusion du christianisme, l’inhumation redevient la norme. En 1887, la loi sur les libertés de funérailles permet la crémation en France. Encore aujourd’hui, la crémation reste moins courante que l’inhumation.

Quel individu était enterré dans cette urne ?

Ce réceptacle contenait les restes osseux d’une femme adulte, âgée de 20 à 50 ans. La découverte d’une urne en plomb n’est pas quelque chose de fréquent. Au vu des éléments décoratifs comme le médaillon et les rinceaux, ainsi que du matériau utilisé, il est probable que cette femme soit issue d’une catégorie sociale privilégiée

L'urne en 3D 

Période : Gallo-Romaine (Haut-Empire).

Dimension : 23,3 cm de hauteur pour un diamètre de 23,7 cm au niveau du couvercle.

Matière : plomb.

Localisation : Tombe 15 (UE141), Mont de Cappe, parcelle ZC 123, Marquise, Pas-de-Calais.

Contexte : Fouille archéologique en 2017.

Le saviez-vous ?

L’âge d’un individu est déterminé par l’archéo-anthropologue grâce aux sutures crâniennes. Ces sutures, présentes sur le crâne dès la naissance, sont de moins en moins prononcées avec l’âge et disparaissent avec le temps. L’archéo-anthropologue distingue sept stades d’évolution permettant de classer par catégories d’âge les défunts retrouvés. Arrivées au stade VII, les sutures ont totalement disparu.

Souture de cranes