L’exposition « Migrations, une archéologie des échanges » regorge d’objets fascinants. Parmi eux, un octant datant de la fin du 18ième siècle et du début du 19ième siècle.
L’avez-vous remarqué : en raison d’un prêt inattendu pour l’exposition « Trésors du fond des mers » au Musée départemental Arles Antique, l’octant présenté dans l’exposition a dû être changé. Le musée portuaire de Dunkerque a prêté l’octant de ses collections pour l’exposition de la Maison de l’Archéologie. Fabriqué par la société Lorieux-Lepetit-Poulin entre la fin du 19ième siècle et le début du 20ième siècle, cet objet de collection reste tout aussi intéressant à venir observer !
Mis au jour sur le site de Waldam 3 à Marck près de Calais, cet octant se trouvait à bord d’un navire de commerce, probablement anglais, échoué sur les côtes françaises. De 51 cm de long, il est composé d’ébène, d’ivoire et de verre. Cet objet reste l’un des rares exemples d’octants complets et en excellent état de conservation découvert dans les eaux françaises.
Vous avez dit « octant » ?
Inventé en 1731 par John Hadley, un astronome anglais, l’octant est un instrument de navigation utilisé par les marins pour se diriger grâce aux astres, de jour comme de nuit. Cet appareil utilise la réflexion des rayons lumineux (que l’on nomme aussi double réflexion) issus d’un astre, sur un système de deux miroirs dont l’un est mobile et l’autre est fixe.
Il permet également de mesurer la latitude en raison de son arc de 45° ou 1/8 de cercle, d’où son nom ! (Octant vient en effet du latin octans qui signifie huitième partie).
En 1757, cet outil optique sera amélioré par le capitaine écossais John Campbell et aboutira à la création du sextant. Ces deux instruments utilisent le même principe de fonctionnement, à la différence de l’angle du sextant qui est de 60° ou 1/6 de cercle (sextant vient du latin sextans qui signifie sixième partie). Les mesures de distances sont alors améliorées notamment celles entre la Lune et un autre astre.
Aujourd’hui encore, le sextant est utilisé dans la marine ou dans l’aéronautique, bien que son usage soit plus restreint au vu du développement des moyens de radionavigation et des systèmes de positionnement par satellites (GPS).