Café-archéo : « Les crémations d’hier et d’aujourd’hui »

Déborah Delobel, archéo-anthropologue départementale, présente un café-archéo sur le thème « Les crémations d’hier et d’aujourd’hui », suivi d’une visite libre de l’exposition jusque 19h30.

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Fermer l'image examen d'une crémation © CD62 / DA.

Examen d'une crémation par archéo-anthropologue.

Présentation

L’inhumation et la crémation sont les principales pratiques funéraires que l’on rencontre dans le Pas-de-Calais.

La première consiste à mettre en terre le corps du défunt et la seconde à le brûler sur un bûcher, puis à ensevelir les restes calcinés dans une sépulture.

Bien que l’inhumation soit adoptée dès la Préhistoire, la crémation ne fait son apparition qu’autour de 1800 avant J.-C., chez les populations de l’âge du Bronze.

Au fil du temps, ces deux pratiques se diffusent et s’alternent dans les nombreuses cultures de la région, sans que l’une ou l’autre ne disparaisse totalement.

Les découvertes archéologiques montrent une grande diversité des structures liées à la crémation : bûchers, urnes cinéraires, fosses où se mêlent ossements et résidus de combustion, avec ou sans offrandes...

À la fin de l’époque romaine, la crémation, jusque-là prédominante, se voit pourtant abandonnée afin de respecter les préceptes du christianisme, nouvellement adopté, et du dogme de la résurrection des corps.

Elle fait un timide retour dès la fin du 19ième siècle, sous l’impulsion franc-maçonnique et la loi sur la liberté de funérailles de 1887.

Toujours pratiquée aujourd’hui, des espaces lui sont alors réservés, au sein des cimetières, afin de conserver ou de disperser les cendres des défunts.

Bien que la crémation soit aujourd’hui utilisée avant tout par choix personnel ou de façon pragmatique, elle conserve encore dans certaines cultures ou croyances un caractère sacré.

À l’inverse, dans certaines sociétés où l’inhumation est largement répandue, la crémation relève de la disgrâce et apparait comme un châtiment infligé au mort.

La restitution, par l’anthropologue, des rituels et des gestes funéraires apportés aux défunts avant, pendant et après la crémation peut être compliquée.

En effet, certains vont laisser des traces matérielles bien visibles tandis que d’autres ne seront perceptibles que par des indices fugaces, plus difficile à déceler.

D’autant que d’une société à une autre, le déroulement de la crémation est très variable, parfois codifié ou régit par des lois.

L’examen systématique des restes brûlés permet d’élargir nos connaissances sur cette pratique funéraire propre à chaque période et à chaque peuple.