Archéologie - Pas-de-Calais le Département
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Habitats des Âges des Métaux à Saint-Tricat (vidéo)

Le Conseil général du Pas-de-Calais a entrepris le projet de construction de la RD 304 qui joint Guînes à Calais en longeant la ligne TGV. Cette création de voirie passe par la commune de Saint-Tricat. Sur la base des prescriptions de l’État, une équipe

de la Direction de l’archéologie du Pas-de-Calais  est intervenue en juin 2010 pour fouiller une occupation datée des Âges des Métaux.

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Une occupation de l’Âge du Bronze (9ième siècle avant JC)

La fouille du site de Saint-Tricat a permis de découvrir les traces d’un habitat dont il reste les fosses et une portion de fossé qui délimitait l’espace d’occupation. Les fosses, qui devaient être à proximité des maisons, ont livré des fragments de céramique. Elles sont montées à la main, les parois sont fines. L’argile utilisée contient des petits morceaux de silex que le potier a ajouté pour faciliter le montage et la cuisson. Une des céramiques remontée par les archéologues mesure 18 cm de hauteur.

 

 La surprise a été de découvrir dans le fond d’un vase des fragments d’une matière brune orangée que les archéologues ont identifié comme de l’ambre. Cette matière, rare dans la région, est une résine fossile (de conifères). Elle était utilisée pour la fabrication de bijoux. Il est possible qu’elle provienne des bords de la mer Baltique.

Une ferme de l’Âge du Fer (1er siècle avant JC)

La principale découverte du site est la mise au jour d’une partie d’une ferme de la période gauloise. Elle se compose de fossés qui enclosent la zone de vie des habitants. Cette zone représente une surface d’au moins 2 400 m2 !

Illustration Saint Tricat

Un grenier sur 4 poteaux

La fouille a permis de comprendre l’organisation d’une ferme qui se compose au moins de deux bâtiments. Ils ont été repérés grâce à la trace laissée par les trous creusés pour planter les poteaux de bois verticaux, qui portent le toit et maintiennent les murs. L’un des bâtiments a probablement servi de grenier pour le stockage des denrées alimentaires. Le second pourrait correspondre à une petite maison ou à une réserve.

Dans la fouille d’un des trous de poteau, une quantité importante de céramique est apparue. Certains vases presque complets ont été dégagés par les archéologues.

 Vaisselles gauloises

 

La forme de ces céramiques est caractéristique de la vaisselle utilisée par les gaulois pour la préparation des aliments et leur conservation.

Un camp d’entraînement de la Première Guerre mondiale

Le site ne semble pas être occupé après la période gauloise, mais les archéologues ont découvert une tranchée de la Première Guerre mondiale, matérialisée en orange. Elle se caractérise par un tracé sinueux avec un bastion. À cette période, le sud de Calais n’est pas situé dans la zone des combats. L’hypothèse est que la tranchée de Saint-Tricat ait servi à l’entraînement des soldats, en particulier anglais, avant qu’ils ne partent plus à l’est sur le front.

 

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Transcription textuelle de la vidéo

Le Centre départemental d’archéologie du Pas-de-Calais effectue des fouilles de sauvetage lors des travaux d’aménagement du territoire sur le territoire de Saint-Tricat.

Une dizaine de personnes et des véhicules de terrassement grattent précautionneusement la terre de la future RD 304 sur les environs de Saint-Tricat.
Un curieux manège, à priori conséquence de l’agrément du Centre départemental d’archéologie du Pas-de-Calais pour effectuer des fouilles de sauvetage lors des travaux d’aménagement du territoire.

Ces fouilles préalables permettent de sauver de la destruction du matériel archéologique, et les informations scientifiques indispensables pour bâtir des hypothèses sur les types d’occupations passées.

Le choix du territoire de Saint-Tricat sur le tracé de la RD 304 ne tient pas du hasard.

Armelle Masse, Archéologue : Nous avons réalisé l'année dernière, en septembre 209, une première phase du travail qui est le "diagnostic". Nous avons sondé environ 10 % du tracé de cette nouvelle route, ce qui représentait 4 kilomètres. Suite à cela, nous avons ciblé une zone d'1 hectare 3 qui montrait, au moment du diagnostic, une concentration de vestiges archéologiques. Nous sommes à présent dans la deuxième phase : la phase de décapage et de fouille. Nous savons qu'il y a eu une occupation ancienne à cet endroit, qui est géographiquement stratégique : nous pouvons supposer que ce choix d'implantation est dû à cette particularité d'une vue dégagée sur les alentours.

Tandis qu’un godet retire 40 à 50 cm de terre sur la zone de fouille, un archéologue surveille l’espace dégagé et marque les traces des vestiges qui apparaissent plus foncés que la couche inférieure. Ainsi, des traces de piliers de construction et un fossé ont pu être identifiés et reportés sur un plan orthonormés. L’étape suivante consiste à creuser ces zones pour en connaître la profondeur et leur forme en creux. Il est alors possible aux archéologues d’élaborer des hypothèses sur les bâtisses, leurs fonctions et leurs répartitions.

Armelle Masse : Le décapage a commencé il y a deux semaines, et d'après les éléments que nous avons repérés, nous sommes probablement en présence d'une ferme de la période gauloise. Ces fermes étaient organisées de manière assez standard, à l'instar de celles que l'on trouve dans le Nord-Pas de Calais, toujours sur la même forme. L'espace concerné était délimité par un fossé et allait jusqu'à un hectare en surface. À l'intérieur de ce fossé, dans l'un de ses angles (quadrangulaire ou circulaire) se trouvait un groupement de bâtiments : les bâtiments d'habitation et les bâtiment techniques liés à l'activité agricole et d'élevage.

Au centre du terrain de fouille, une surprise : une petite fosse remplie de fragments de céramiques, un gisement d'informations pour les archéologues.

Armelle Masse : Vous pouvez voir ces grands fragments de terre cuite qui composent des vases. Certains vases sont probablement des vases de stockage. D'autres sont un peu plus fins, l'un d'eux par exemple doit être le bord d'un petit bol de céramique. Cette concentration de fragments de céramique est très intéressante puisqu'elle va nous permettre de dater la structure et de proposer une datation pour l'ensemble du site.

L’analyse des céramiques permet d’ores et déjà de placer l’occupation au deuxième âge de fer, soit une période gauloise qui s’étend du 2e au 1er siècle avant Jésus-Christ.

Réalisation : Direction de la Communication, Vadim