Archéologie - Pas-de-Calais le Département
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Sur la piste des châteaux de Saint-Omer

Avant la création de nouveaux aménagements urbains, deux diagnostics archéologiques en 2011 et 2013 ont permis de récolter des données sur deux châteaux de Saint-Omer. Le premier château se localisait sur la motte castrale à l’emplacement de l’actuelle résidence des artistes et le second château se situait sur l’actuel parking de l’Esplanade.

Localisation des châteaux de Saint-Omer sur un plan

Crédits : CD62/DA.

Contexte historique

Sithiu est un centre religieux dont l’origine est liée à la fondation d’une chapelle par saint Omer (l’évêque Audomar de Thérouanne) dans la seconde moitié du 7ième siècle. Jusqu’au 9ième siècle, Sithiu accueille les reliques de saint Omer et d’autres saints (saint Bertin, saint Erkembode,…).

L’abbaye de Saint-Bertin et l’abbatiale de Saint-Omer sont détruites à deux reprises par les raids normands au 9ième siècle. Le comte de Flandre Baudouin Premier entreprend une campagne de fortifications dans l’Artois. Sithiu est fortifié avec une première enceinte, certainement une simple levée terre et un fossé dans un enclos de deux hectares comprenant l’abbatiale, les bâtiments canoniaux et un marché. La création de la motte participait à la défense du secteur lors de cette campagne de fortification.

Entre la fin du 10ième et le début du 11ième siècle, la motte devient le siège de la châtellenie de Saint-Omer. Les châtelains sont des seigneurs puissants souvent opposés à leur suzerain.

Après le retour de la ville dans le domaine royal au début du 12ième siècle, le futur roi Louis 8 est chargé par son père Philippe Auguste d'administrer le comté d'Artois. Au nord, un château est construit pour devenir le centre du pouvoir administratif et judiciaire du comte représenté par le bailli (représentant du roi). L’architecture du château est caractéristique d’un système défensif actif de type philippien. La forteresse est de forme rectangulaire avec de nombreuses tours pour réduire la surface à défendre et pour ne laisser aucun angle mort. Les responsabilités des châtelains et des prévôts sont progressivement confiées au bailli.

Jusqu’à la fin 15ième siècle, le château sur la motte devient principalement une résidence pour le bailli, puis les bâtiments sont partiellement détruits et la courtine abattue.

La motte conserve une fonction militaire et prend place dans le système défensif du bastion de Sainte-Croix en devenant un  cavalier d’artillerie dans le courant du 17ième siècle. Le bâtiment est alors rasé jusqu’aux fondations.

Visualisation de la motte le plan en relief.

Extrait de la numérisation 3D du plan en relief de 1758 (Visualiser la numérisation du plan en relief 3D).

Extrait de la numérisation 3D du plan en relief de 1758 (Visualiser la numérisation du plan en relief 3D).

Crédits : Pôle Pays d'art et d'histoire de la ville de Saint-Omer.

Des plates-formes de tir orientées vers l’extérieur de la ville sont d’ailleurs figurées sur le plan de Belin de 1695 et sur le plan en relief de 1758.

En 1762, une prison est construite à l’emplacement de l’ancien édifice castral.

En 2012, la ville de Saint-Omer s’est portée acquéreur de la propriété de la Motte, Place Sithieu.

En 2013, la prison du 18ième siècle sur la motte est restaurée et transformée en résidence d’artistes et lieu d’événements culturels.

La motte est-elle artificielle ou un relief modifié ?

Les données géologiques montrent que l’édifice castral occupait le secteur sud d’une butte de près de 1 km² assise sur le plateau crayeux. D’une hauteur de 10 m, la motte Sithieu est un relief naturel partiellement artificialisé avec l’apport de remblais sur une hauteur supérieure à 1 m à certains endroits pour agrandir la plate-forme au sommet. Le relief a été modifié pour répondre aux besoins des aménagements tels que le creusement des fossés défensifs ou le redressement des pentes.

La localisation idéale de ce relief avec la présence de zones inondables et de cours d’eau à proximité permettait d’alimenter les fossés nécessaires à la défense de cette fortification.

Que reste-t-il du premier château et de l’édifice castral de Saint-Omer ?

Plan des vestiges de l'édifice castrale.

Le diagnostic archéologique a permis de dégager un angle et deux tronçons de maçonnerie de l’édifice en haut de la motte. Les murs d’une largeur d’au moins 2,50 m ont été suivis sur près de 12 m de long. Leurs constructions ont été soignées avec l’emploi de blocs de calcaire bien taillés et apprêtés au ciseau pour réaliser le parement extérieur des murs. L’espace intérieur n’a pas été observé parce qu’il est localisé en grande partie sous l’ancienne prison depuis 1762.

Crédits : CD62/DA.

Le diagnostic archéologique a permis de dégager un angle et deux tronçons de maçonnerie de l’édifice en haut de la motte. Les murs d’une largeur d’au moins 2,50 m ont été suivis sur près de 12 m de long. Leurs constructions ont été soignées avec l’emploi de blocs de calcaire bien taillés et apprêtés au ciseau pour réaliser le parement extérieur des murs. L’espace intérieur n’a pas été observé parce qu’il est localisé en grande partie sous l’ancienne prison depuis 1762.

L’édifice était probablement de grande taille compte-tenu des dimensions des murs.

Un bâtiment en T correspond à l’angle nord-est de l’édifice castral qui figure sur l’estampe de Van Der Meulen lors du siège de Saint-Omer par les armées du roi, sous le commandement du Duc d’Orléans en avril 1677.

Ces découvertes ont permis d'estimer les dimensions d’un bâtiment long de 34 m et d’une largeur estimée entre 16 et 34 m pouvant occuper la majeure partie de la surface du sommet de la motte.

Les matériaux utilisés et l’absence d’objet n’ont pas permis d’établir une datation précise. La seule certitude concerne l’édifice, il est antérieur au 14ième ou 15ième siècle.

Crédits : BNF/ MEULEN, A. F. van der. - Saint-Omer; veu du costé du fort de Bournonville, assiégé et pris par l'armée du Roy, sous le commandement de Monsieur le Duc d'Orléans, en avril 1677.

Un bâtiment en T correspond à l’angle nord-est de l’édifice castral qui figure sur l’estampe de Van Der Meulen lors du siège de Saint-Omer par les armées du roi, sous le commandement du Duc d’Orléans en avril 1677.

Ces découvertes ont permis d'estimer les dimensions d’un bâtiment long de 34 m et d’une largeur estimée entre 16 et 34 m pouvant occuper la majeure partie de la surface du sommet de la motte.

Les matériaux utilisés et l’absence d’objet n’ont pas permis d’établir une datation précise. La seule certitude concerne l’édifice, il est antérieur au 14ième ou 15ième siècle.

La courtine

En périphérie sud de la motte, une dalle de fondation d’une largeur supérieure à 2,40 m en cassons de calcaires, forme les derniers vestiges de la courtine de l’ancien château.

Une plate-forme de tir du 18ième ?

Photo d'une maçonnerie en calcaire.

À l’ouest de la courtine, une maçonnerie massive et rectangulaire (large de 1,60, longue de plus de 2,10 m et haute de 0,45 m) a été mise au jour. Elle est composée de gros moellons de calcaire bien équarris en parement, et de petits blocs de calcaire et de mortier au cœur de la construction. Il pourrait s’agir d’une maçonnerie supportant les pièces l'artillerie. En effet, la motte a été reconvertie en dispositif appelé cavalier, une plate-forme de tir orientée vers l’extérieur de la ville qui complète la défense du bastion de la Sainte-Croix.

Crédits : CD62/DA/Willot.J-M.

À l’ouest de la courtine, une maçonnerie massive et rectangulaire (large de 1,60, longue de plus de 2,10 m et haute de 0,45 m) a été mise au jour. Elle est composée de gros moellons de calcaire bien équarris en parement, et de petits blocs de calcaire et de mortier au cœur de la construction. Il pourrait s’agir d’une maçonnerie supportant les pièces l'artillerie. En effet, la motte a été reconvertie en dispositif appelé cavalier, une plate-forme de tir orientée vers l’extérieur de la ville qui complète la défense du bastion de la Sainte-Croix.

Des ruines de l’édifice castral à la prison

Vue de la motte dans la numérisation 3D.

Extrait de la numérisation 3D du plan en relief de 1758 (visualiser la numérisation du plan en relief 3D).

Au moment de la construction de la prison, l’édifice castrale était déjà détruit, formant un monticule visible sur le plan en relief de 1758. Après une phase de nivellement du terrain et des apports importants de remblais de démolition et de terres, la prison a été édifiée sur l’emplacement du bâtiment castral.

Extrait de la numérisation 3D du plan en relief de 1758 (visualiser la numérisation du plan en relief 3D).

Crédits :  Pôle Pays d'art et d'histoire de la ville de Saint-Omer.

Au moment de la construction de la prison, l’édifice castrale était déjà détruit, formant un monticule visible sur le plan en relief de 1758. Après une phase de nivellement du terrain et des apports importants de remblais de démolition et de terres, la prison a été édifiée sur l’emplacement du bâtiment castral.

Photo d'une fondation en brique.

La nouvelle construction ne réemploie pas les soubassements anciens, à l'exception d'une fondation en briques large de 0,60 m, assise sur le mur nord de l'édifice castral. Il s’agit d’un mur de clôture de la prison, qui n’est visible sur aucun plan ancien et qui fermait une cour arrière large de 2,60 m. Des accroches de ce mur sont encore visibles aux deux angles de la façade nord de la prison jusqu’au premier étage.

Crédits : CD62/DA/ Willot.J-M.

La nouvelle construction ne réemploie pas les soubassements anciens, à l'exception d'une fondation en briques large de 0,60 m, assise sur le mur nord de l'édifice castral. Il s’agit d’un mur de clôture de la prison, qui n’est visible sur aucun plan ancien et qui fermait une cour arrière large de 2,60 m. Des accroches de ce mur sont encore visibles aux deux angles de la façade nord de la prison jusqu’au premier étage.

Un château défensif pour le bailli 

Extrait d'un plan

Extrait du "Plan et Situation de la Ville de Saint Omer avec Rues, Fregarts, Rivières, et la grandeur des maisons de Religion tant d’hommes que de femmes, comme aussy des Paroisses et Colleges, contenus en Icelle, dit plan Titelouze" (voir site internet).

Extrait du "Plan et Situation de la Ville de Saint Omer avec Rues, Fregarts, Rivières, et la grandeur des maisons de Religion tant d’hommes que de femmes, comme aussy des Paroisses et Colleges, contenus en Icelle, dit plan Titelouze". 

Crédits : Bibliothèque d’Agglomération du Pays de Saint-Omer, voir site internet.

Le second château se situait à l’emplacement de l’actuel parking de l’Esplanade. Il disposait d’un donjon au milieu de la forteresse accessible par un pont-levis. La tour est rehaussée deux fois en 1319 et 1434 pour s’adapter à l'évolution des pratiques militaires avec les premières utilisations de l'artillerie.

Plan avec les restitutions des tours du château comtal de Saint-Omer

À l’instar des forteresses de type philippien, ce donjon et son fossé étaient ceinturés par un mur de fortification appelé une courtine, flanquée de tours dont certaines, décrites dans les sources, ont été localisées par les chercheurs. Plusieurs éléments d’architectures ont été localisé lors des fouilles : la Tour Blanche à l’angle sud-ouest, la Tour Rouge à angle nord-ouest, la Tour du Chevalet à l’angle nord-est et la Tour de la Natte, un élément défensif du bastion d’Egmont.

Crédits : CD62/DA.

À l’instar des forteresses de type philippien, ce donjon et son fossé étaient ceinturés par un mur de fortification appelé une courtine, flanquée de tours dont certaines, décrites dans les sources, ont été localisées par les chercheurs. Plusieurs éléments d’architectures ont été localisés lors des fouilles : la Tour Blanche à l’angle sud-ouest, la Tour Rouge à angle nord-ouest, la Tour du Chevalet à l’angle nord-est et la Tour de la Natte, un élément défensif du bastion d’Egmont.

Extrait d'une reproduction d'un plan.

Extrait d’une reproduction d’un plan Ortelius datant de 1575 intitulé « Le vray pourtraict, et forteresse de la ville de Sainct Omer », cote 1Fi 165.

Les mentions du donjon disparaissent des archives après 1552, ce qui concorde avec les premières représentations fiables du château, notamment sur la vue cavalière d’Ortelius de 1575, sur lesquelles le donjon et son fossé ne sont pas figurés.

Extrait d’une reproduction d’un plan Ortelius datant de 1575 intitulé « Le vray pourtraict, et forteresse de la ville de Sainct Omer ».

Crédits : Bibliothèque d’Agglomération du Pays de Saint-Omer, cote 1Fi 165.

Les mentions du donjon disparaissent des archives après 1552, ce qui concorde avec les premières représentations fiables du château, notamment sur la vue cavalière d’Ortelius de 1575, sur lesquelles le donjon et son fossé ne sont pas figurés.

Que reste-t-il du château comtal au 21ième siècle ?

Dès l’ouverture des premières tranchées dans le secteur sud-ouest de l’Esplanade, les vestiges de la fortification ont été rapidement identifiés sous la chaussée. En s’aidant des sources iconographiques géoréférencées, il a été possible d’identifier la courtine nord, la tour d'angle nord-est et les deux tours de la porte.

Photo d'une tranché localisé à l'esplanade.

Dès l’ouverture des premières tranchées dans le secteur sud-ouest de l’Esplanade, les vestiges de la fortification ont été rapidement identifiés sous la chaussée. En s’aidant des sources iconographiques géoréférencées, il a été possible d’identifier la courtine nord, la tour d'angle nord-est et les deux tours de la porte.

Crédits : CD62/DA.

L'état de conservation est variable, il reste des fortifications une tranchée de pillage creusée après le comblement des fossés défensifs. Quelques éléments de la maçonnerie préservés de la récupération des matériaux ont été retrouvés au milieu des gravats de démolition.

Plan général des fondations de l'ancien château comtal de saint-omer

Proposition d'une restitution du plan du château comtal à Saint-Omer.

Crédits : CD62/DA.

La courtine nord

La fondation de la courtine a été observée à un seul endroit au nord, ailleurs, le tracé est matérialisé par une tranchée de récupération des matériaux. La fouille est descendue sur 80 cm de profondeur sans en atteindre le fond.

Archéologue fouille les vestiges des fondations.

La fondation de la courtine a été observée à un seul endroit au nord, ailleurs, le tracé est matérialisé par une tranchée de récupération des matériaux. La fouille est descendue sur 80 cm de profondeur sans en atteindre le fond.

Crédits : CD62/DA.

Au nord-est du château comtal, une tranchée de récupération large de 3,40 m a été repérée dans l’axe de la fondation de la courtine. Ses comblements ont été fouillés sur 1 m de profondeur sans atteindre les maçonneries. Elle est connectée à une large fosse circulaire qui matérialise l'emplacement de la tour d'angle nord-est détruite : il s’agit probablement de la tour du Chevalet.

La tour du Chevalet

Vue d'une fenêtre dans une tranché.

Une fenêtre de 3 sur 6 m de côté a été ouverte à l’emplacement de la fosse de démolition de la tour d'angle nord-est sans que les limites de cette dernière ne puissent être précisées. Les comblements des tranchées de récupération de matériaux de la courtine et de la tour d’angle étant parfaitement identiques, aucune différenciation n’a été possible, suggérant une récupération des maçonneries d’un tenant. La courtine de la façade est n'a pas été repérée.

Crédits : CD62/DA.

Une fenêtre de 3 sur 6 m de côté a été ouverte à l’emplacement de la fosse de démolition de la tour d'angle nord-est sans que les limites de cette dernière ne puissent être précisées. Les comblements des tranchées de récupération de matériaux de la courtine et de la tour d’angle étant parfaitement identiques, aucune différenciation n’a été possible, suggérant une récupération des maçonneries d’un tenant. La courtine de la façade est n'a pas été repérée.

Photo d'un élément de maçonnerie en silec

Un élément de la maçonnerie de 1,50 m de côté a été laissé sur place par les démolisseurs : il atteste de l’usage dans le parement de rognons de silex. L'emploi du silex dans les élévations est une pratique largement répandue en Normandie et sur le littoral de côte d’Opale à la fin du Moyen Âge et à l'époque moderne.

Crédits : CD62/DA.

Un élément de la maçonnerie de 1,50 m de côté a été laissé sur place par les démolisseurs : il atteste de l’usage dans le parement de rognons de silex. L'emploi du silex dans les élévations est une pratique largement répandue en Normandie et sur le littoral de côte d’Opale à la fin du Moyen Âge et à l'époque moderne.

 

Les deux tours de l’entrée       

Seuls les vestiges d'une porte, formée de deux tours encadrant un passage de 1,60 m de large, ont été partiellement mis au jour.

La tour nord de l’entrée

Vestige de la tour de l'entrée nord du château comtal.

La tour nord était circulaire d’un diamètre estimé à 8 m, se fermant devant la porte sur une paroi rectiligne. La maçonnerie, large de 2,50 m, était conservée uniquement au nord. Au sud, il n'en subsiste qu'une tranchée de pillage. Un parement en gré extérieur a été dégagé, côté fossé, sur 2 m de haut et près de 2 m de long sans que le fond de la maçonnerie ne soit atteint.

Crédits : CD62/DA.

La tour était circulaire d’un diamètre estimé à 8 m, se fermant devant la porte sur une paroi rectiligne. La maçonnerie, large de 2,50 m, était conservée uniquement au nord. Au sud, il n'en subsiste qu'une tranchée de pillage. Un parement en gré extérieur a été dégagé, côté fossé, sur 2 m de haut et près de 2 m de long sans que le fond de la maçonnerie ne soit atteint.

La tour sud de l’entrée

Vue des vestiges de la tour sud.

À la différence de la tour nord, il ne subsiste plus d’élément maçonné en place de la tour sud. Son tracé se discerne uniquement grâce à la tranchée de récupération en forme de fer à cheval, large de 2,30 m à 2,80 m et visible sur 4,50 m de long.

L’intérieur de la tour conserve sa structure liée à sa construction. Des niveaux damés, épais de 10 à 30 cm, mêlant des cailloutis de silex et de la craie, de l'argile et des galets de silex ou simplement composés de calcaire, ont été successivement déposés sur près de 70 cm d'épaisseur.

Crédits : CD62/DA.

À la différence de la tour nord, il ne subsiste plus d’élément maçonné en place de la tour sud. Son tracé se discerne uniquement grâce à la tranchée de récupération en forme de fer à cheval, large de 2,30 m à 2,80 m et visible sur 4,50 m de long.

L’intérieur de la tour conserve sa structure liée à sa construction. Des niveaux damés, épais de 10 à 30 cm, mêlant des cailloutis de silex et de la craie, de l'argile et des galets de silex ou simplement composés de calcaire, ont été successivement déposés sur près de 70 cm d'épaisseur.

L’entrée dans la forteresse

Entre les deux tours, un espace large de 3 m correspond au passage visible sur les plans et les iconographies.

La récupération des blocs a profondément bouleversé ce secteur qui ne conserve plus aucun sol.

Photo des vestiges d'une maçonnerie entre les deux tours de l'entrée.

Entre les deux tours, un espace large de 3 m correspond au passage visible sur les plans et les iconographies.

La récupération des blocs a profondément bouleversé ce secteur qui ne conserve plus aucun sol.

Une maçonnerie de blocs de calcaire, large de 20 à 60 cm, a été retrouvée entre les deux tours. Il s’agit certainement des murs appartenant à un espace en sous-sol installé entre les deux tours.

Crédits : CD62/DA.

Une maçonnerie de blocs de calcaire, large de 20 à 60 cm, a été retrouvée entre les deux tours. Il s’agit certainement des murs appartenant à un espace en sous-sol installé entre les deux tours.

Les vestiges à l’intérieur de la forteresse

Photo des couches de l'occupation à l'intérieur de la forteresse

Sur 1,5 m de profondeur, le long des courtines à l’intérieur de l’enceinte du château, les sondages ont révélé des vestiges de construction en bois, des niveaux de sol et des foyers. Les différents fragments en céramique collectés dans ce secteur ont permis d’établir une datation entre le 13ième et 15ième siècle. Alors qu’un plan de 1763 fait apparaître des escaliers et des étages datant de l’époque moderne, il ne reste aucune trace de l’occupation après le Moyen Âge. Il est probable que ces installations ont disparu à la destruction du château et lors du nivellement de la place après la révolution.

Crédits : CD62/DA.

Sur 1,5 m de profondeur, le long des courtines à l’intérieur de l’enceinte du château, les sondages ont révélé des vestiges de construction en bois, des niveaux de sol et des foyers. Les différents fragments en céramique collectés dans ce secteur ont permis d’établir une datation entre le 13ième et 15ième siècle. Alors qu’un plan de 1763 fait apparaître des escaliers et des étages datant de l’époque moderne, il ne reste aucune trace de l’occupation après le Moyen Âge. Il est probable que ces installations ont disparu à la destruction du château et lors du nivellement de la place après la révolution.

Plan général des pôteaux.

Des poteaux de gros diamètre (80 cm) ont été repérés lors du sondage. Un foyer occupant une surface de 1 sur 2 m de côté faisait vraisemblablement partie d’une cheminée se situant dans une pièce. Le sol est en terre battue.

Ces découvertes signalent que des bâtiments étaient adossés à la courtine du château. L’usage du bois pour l’élévation des constructions et de la terre battue pour le sol est assez inhabituel pour une forteresse médiévale où on attend de la pierre et des pavages pour cette époque.

Crédits : CD62/DA.

 

Des poteaux de gros diamètre (80 cm) ont été repérés lors du sondage. Un foyer occupant une surface de 1 sur 2 m de côté faisait vraisemblablement partie d’une cheminée se situant dans une pièce. Le sol est en terre battue.

Ces découvertes signalent que des bâtiments étaient adossés à la courtine du château. L’usage du bois pour l’élévation des constructions et de la terre battue pour le sol est assez inhabituel pour une forteresse médiévale où on attend de la pierre et des pavages pour cette époque.

Les fossés défensifs

Plan des fossés défensifs.

Les fossés du château occupent une grande partie du sous-sol au nord et à l’est de la place (3500 m² sur les 6000 m² sondés).

Les courtines nord et est du château constituaient l’escarpe du fossé. Les sondages effectués au pied des maçonneries n’ont pas révélé de talus. La contrescarpe [glossaire] du fossé a été repérée à un seul endroit, à une trentaine de mètres au nord-est du château comtal.

Plusieurs phases de creusement, de comblement et d’extension du fossé défensif, entre le 13ième siècle et la révolution, ont été observées. Un système d’irrigation permettait probablement d’alimenter les fossés en eau.

Des habitats en bordure extérieure des fossés et un  glacis ont été mis au jour à l’est et au nord-est.

Crédits : CD62/DA.

Les fossés du château occupent une grande partie du sous-sol au nord et à l’est de la place (3500 m² sur les 6000 m² sondés).

Les courtines nord et est du château constituaient l’escarpe du fossé. Les sondages effectués au pied des maçonneries n’ont pas révélé de talus. La  contrescarpe du fossé a été repérée à un seul endroit, à une trentaine de mètres au nord-est du château comtal.

Plusieurs phases de creusement, de comblement et d’extension du fossé défensif, entre le 13ième siècle et la révolution, ont été observées. Un système d’irrigation permettait probablement d’alimenter les fossés en eau.

Des habitats en bordure extérieure des fossés et un  glacis ont été mis au jour à l’est et au nord-est.

Vue du château de la numérisation 3D

 Extrait de la numérisation 3D du plan en relief de 1758 (Visualiser la numérisation du plan en relief 3D)

Extrait de la numérisation 3D du plan en relief de 1758 (visualiser la numérisation du plan en relief 3D)

Crédits : Pôle Pays d'art et d'histoire de la ville de Saint-Omer.

L’élargissement des fossés a eu lieu entre le 13ième et 16ième siècle en lien avec les conflits opposant les Bourguignons et la couronne de France. Avec la construction du bastion et du cavalier d’Egmont au 16ième siècle, les fossés ne jouent plus de rôle défensif dans ce secteur. L'espace du fossé est peu à peu repris et comblé entre la seconde moitié 17ième siècle et le début du 18ième siècle. À partir de 1675, La caserne de la Barre et la place d'armes vont s’implanter au nord du château en occupant l’ancien fossé.

Image d'une tranché de l'une des fosses du château comtal.

L’élargissement des fossés a eu lieu entre le 13ième et 16ième siècle en lien avec les conflits opposant les Bourguignons et la couronne de France. Avec la construction du bastion et du cavalier d’Egmont au 16ième siècle, les fossés ne jouent plus de rôle défensif dans ce secteur. L'espace du fossé est peu à peu repris et comblé entre la seconde moitié 17ième siècle et le début du 18ième siècle. À partir de 1675, La caserne de la Barre et la place d'armes vont s’implanter au nord du château en occupant l’ancien fossé.

Crédits : CD62/DA.

Le fossé est définitivement comblé au milieu du 18ième avec de la terre des gravats provenant de la démolition de bâtiments (mortiers, briques, tuiles et pierres de construction).

En 1795, le château est rasé, seuls sont conservés le bastion et le cavalier démantelés à partir de 1862.