Situé dans la plaine alluviale de la Canche, ce gisement mésolithique a fait l'objet d'une fouille de sauvetage répartie sur deux années (2013 et 2014) en raison d'une nappe aquifère trop élevée l'hiver. Inclus dans un limon organique scellé par des tufs, les vestiges témoignent de plusieurs passages des Préhistoriques sur des sols limoneux secs à proximité de cours d'eau plus ou moins bien drainés.
Structure de combustion à boules limoneuses, en cours de fouille.
Les principales fréquentations du site se distribuent sur moins d'un millénaire. Les industries lithiques à débitage irrégulier et éléments de projectiles composés de lamelles à dos et d'armatures à retouche couvrante, à environ -6600, sont remplacées par des productions laminaires très régulières et des formes d'armatures restreintes aux seuls trapèzes vers -6000. Si l'année 2013 avait permis de bien documenter le Mésolithique à trapèzes, l'année suivante a plutôt concerné la période plus ancienne.
En 2014, les découvertes les plus remarquables sont des concentrations très denses de vestiges lithiques et plusieurs structures de combustion. D'ailleurs trois semblent originales.
Accumulation d'ossements près de la berge.
Ce sont des fosses circulaires d'un peu plus d'un mètre de diamètre et d'une trentaine de centimètres de profondeur. Une mince couche de débris végétaux carbonisés recouvre les parois de la fosse. La majeure partie du remplissage consiste en boules de limon rubéfié apparemment chauffées sur place. L'année 2014 a aussi permis de mettre au jour des ossements très bien conservés d'aurochs, de cerf et de sanglier probablement rejetés dans un paléochenal à partir de la berge de l'époque.
L'analyse en cours s'attache à préciser le phasage des différentes structures et concertations de restes afin de reconstituer le spectre des activités pratiquées lors de chaque moment d'occupation. En effet, la densité des vestiges mésolithiques sur les différents sites de Beaurainville pose beaucoup de questions. Témoigne-t-elle de multiples fréquentations diachroniques et/ou de plusieurs occupations exceptionnellement longues ?
Plan du site avec les principales structures.
Référence
Ducrocq.T (Inrap),
Beaurainville (Pas-de-Calais), Collège Belrem,
Bilan scientifique de la région Nord-Pas-de-Calais 2014, édition Service Régional de l'Archéologie, Direction Régionale Des Affaires Culturelles, impression Linéal, 2015, 124 pages .
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