Archéologie - Pas-de-Calais le Département
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Harnes, ZAC de la Motte au Bois - Lot 4, rue Pierre Jacquart, 2019, diagnostic

La communauté d’agglomération de Lens-Liévin, dans l’intention d’agrandir sa zone d’aménagement a déclenché une série de diagnostics archéologiques. Le lot 3, a été prescrit pour une surface de 50 000 m2. L’opération a été réalisée par Emmanuelle Leroy-Langelin, de la Direction de l’Archéologie du Département du Pas-de-Calais, du mercredi 6 au jeudi 14 février 2019.

Un total de 19 tranchées et 15 fenêtres ou suivis de fossés ont été entrepris, totalisant une surface ouverte de 7828 m2 , ce qui correspond à 14,5 % de la surface totale.

Cette opération a livré des vestiges de 4 périodes distinctes.

D’abord, un lot de pièces en silex ont été découvertes sur l’emprise, situées en position remaniée, dans des niveaux présents de manière ponctuelle. 10 outils sont répertoriés, ils datent du Néolithique. Ces artefacts témoignent d’une occupation installée hors de l’emprise mais probablement à proximité du secteur prescrit. 

À l’est de la zone, deux tombes à crémation sont apparues dans les tranchées. Attribuées par le mobilier de l’une d’elle à La Tène moyenne ou finale, elles marquent sans doute l’extrémité d’un espace funéraire qui s’étend hors des limites du diagnostic.

Plusieurs tronçons de fossés, fosses et trous de poteaux ont été observés sur la zone, certains d’entre eux ont révélé quelques éléments de céramique modelée, dont la datation est difficile à préciser depuis le Néolithique jusqu’au début de la période antique. Certains de ces vestiges pourraient être synchrones aux structures funéraires sans qu’il soit possible de l’assurer. .

Un long hiatus existe ensuite avec l’absence de vestiges datés des époques romaines et médiévales. La période moderne est ensuite représentée par une densité des fosses qui se trouvent à l’ouest de l’emprise. Un total de 24 fosses sont dénombrées dans les tranchées et portent, pour la plupart d’entre elles, des traces de rubéfaction, soit en surface, soit le long des parois. La présence d’os brûlés animaux est également à noter dans les comblements. Le tamisage du comblement d’une de ces fosses a permis de livrer des fragments de pipe en terre. De plus, deux résultats d’analyses isotopiques et les relations stratigraphiques confirment l’attribution chronologique à l’époque moderne. Aucune carte, à notre connaissance, n’évoque d’occupation de type «siège» dans le secteur de Harnes, il est donc difficile de rattacher ces vestiges à un pan connu de l’histoire locale mais ces fosses pourraient s’apparenter à des zones de combustion (foyers / fours ponctuels) comme on en découvre fréquemment à proximité des tranchées de siège du XVIIIe s. (Lauwin-Planque, Achicourt).

Enfin, la période contemporaine est illustrée sur le site par un aménagement en béton, découvert pat l’équipe de déminage (société CARDEM) sous environ 0,80 m de profondeur. Ce type de plan et ces dimensions semblent correspondre à un poste d’observation. Néanmoins, aucune tranchée n’a été repérée, ces constructions pouvaient être liés à la ligne Hindenburg, dispositif défensif allemand constitué de barbelés. Deux autres aménagements en béton sont encore visibles aujourd’hui, dans le bois de Florimond, au sud de l’emprise de fouille.

Harnes, ZAC de la Motte du Bois, lot 4, bunker de la Première Guerre mondiale

Référence du rapport

LEROY-LANGELIN (E.) (dir.), DELOBEL (D.), LECHER (É.), MERKENBREACK (V.), MEURISSE-FORT (M.)

Harnes, ZAC de la Motte du Bois, Lot 4, rue Pierre Jacquart,

Rapport final d’opération de diagnostic, édition Direction de l’Archéologie du Pas‑de‑Calais, Dainville, 2019, 149 pages, 68 figures.