La communauté d’agglomération de Lens-Liévin, dans l’intention d’agrandir sa zone d’aménagement a déclenché une série de diagnostics archéologiques. Le lot 2, a été prescrit pour une surface de 48 890 m2. L’opération a été réalisée par Emmanuelle Leroy-Langelin, de la Direction de l’Archéologie du Département du Pas-de-Calais, du mercredi 16 janvier au jeudi 27 février 2019.
Un total de 24 tranchées et 19 fenêtres ou suivis de fossés ont été réalisés, permettant d’ouvrir une surface de 7492 m2, soit près de 15 % de la zone.
Cette opération a livré des vestiges de 4 périodes distinctes.
La période néolithique ou éventuellement l’âge du Bronze correspond à la première occupation, sous la forme d’un habitat ouvert. Il s’agit de fosses profondes réparties de manière lâche sur le secteur.
À l’ouest de la zone prescrite, deux probables enclos laténiens sont repérés. Attribués à la fin de la période, ils sont marqués par des fossés bien préservés. Un des deux enclos montre une partition interne. Deux fossés parallèles marquent probablement l’emplacement d’une voirie en lien avec l’habitat enclos. La structuration complète de l’ensemble est intéressante.
La période antique, assez faiblement représentée, est la seule malgré tout, à présenter un caractère funéraire. En effet, trois tombes à crémations montrent la diversité de traitement des défunts et met sans doute en évidence une zone dédiée aux morts.
Enfin, après un hiatus de plusieurs siècles, la période médiévale révèle la présence d’un système défensif castral. Il s’agit d’une motte ou d’une maison forte, encore partiellement visible dans le paysage hors de l’emprise. Le tertre, localisé au sud su diagnostic, se trouve dans un secteur d’extension possible de la ZAC. Un large fossé a révélé un niveau de démolition chargé en mobilier archéologique, qu’il s’agisse de céramique ou de matériaux architecturaux. Ces derniers témoignent du statut relativement élevé d’un habitat situé à proximité du fossé. Le fossé enserre l’élévation et probablement une zone de basse cour ou de plateforme complémentaire au tertre. Le matériel issu du fossé date du XIIIe siècle.
Référence du rapport
LEROY-LANGELIN (E.) (dir.), DELOBEL (D.), AFONSO-LOPES (É.), AGOSTINI (H.), BOUTTEAU (D.), CHOMBART (J.), LECHER (É.), PANLOUPS (É.), MEURISSE-FORT (M.),
Harnes, ZAC de la Motte du Bois, Lot 2, rue Pierre Jacquart,
Rapport final d’opération de diagnostic, édition Direction de l’Archéologie du Pas‑de‑Calais, Dainville, 2019, 194 pages, 95 figures