La commune de Loison-sous-Lens projette la réalisation d’un parking, d’une liaison piétonne et d'un kiosque sur un terrain localisé entre la rue Léon Blum et la rue Emile Basly. Le site se situe au coeur de la commune de Loison-sous-Lens, sur une emprise de 4920 m². Sur prescription du Service régional de l’archéologie, un diagnostic a été réalisé par la Direction de l’Archéologie du Pas-de-Calais du 15 au 17 juin 2021 sous la responsabilité de Jérémie Chombart.
5 tranchées linéaires ont été réalisées, ainsi que 2 fenêtres de décapage complémentaires afin d’évaluer plus finement l’extension et la conservation des vestiges dans les zones les plus denses. La surface ouverte représente un total de 660,8 m², soit 13,4 % de la surface totale du projet, et 15,1 % de la surface accessible. Au total, 73 structures ont pu être identifiées pendant cette opération de diagnostic. Exceptés les vestiges contemporains, les structures présentant des éléments permettant une attribution chronologique ont pu être rattachées à la période gallo-romaine, mais surtout à la période médiévale. Aucune occupation antérieure ne semble prendre place sur cette parcelle.
L'occupation alto-médiévale est bien illustrée au sud-est de la zone avec la présence d'au moins trois structures semi-excavées s'apparentant à des fonds de cabane dont la surface est de 6 à 8 m². Deux d'entre elles présentent un poteau au milieu du petit côté et s'apparentent donc aux fonds de cabane à 2 poteaux axiaux. La troisième est quant à elle pourvue d'un poteau dans l'angle, la rapprochant des types à 4 poteaux angulaires. Les quelques tessons de céramique découverts dans ces fonds de cabane permettent de les rattacher à la période carolingienne. L'indigence du mobilier découvert dans ces fosses ne permettent pas d'en préciser la nature domestique ou artisanale, de même que la quasi absence d'aménagement interne dans les différents sondages effectués.
L'occupation se poursuit pendant le Moyen Âge classique et le bas Moyen Âge où elle s'organise avec des fossés orientés plus ou moins suivant les axes cardinaux. Elle semble s'étendre vers le nord et l'ouest. Outre ces fossés, une seule fosse a pu être associée à cette période. Soulignons une fois de plus la rareté des vestiges mobiliers de quelque nature que ce soit, nous incitant à penser que nous sommes plutôt en périphérie de la zone d'habitat.
Enfin, des impacts d'obus et une fosse contenant 6 obus non tirés sont les traces laissées par le premier conflit mondial. Des éléments de construction encore en place (fondations, murs, ...) ainsi que des fosses et des trous de poteaux contenant des fragments de tuile ou de brique constituent les vestiges contemporains. On note en ce qui concerne un des murs, situé au nord-ouest de l'emprise, qu'il peut correspondre à un bâtiment représenté sur le cadastre napoléonien.
Ainsi, l'intervention archéologique a permis d'appréhender une partie de l'implantation de l'habitat rural de la commune de Loison-sous-Lens à partir du haut Moyen Âge, occupation qui était jusqu'à présent non localisée. Les fonds de cabane constituant principalement ces vestiges apparaissent assez profondément, à plus de 1,20 m par rapport au niveau du sol. Si l'état actuel des investigations ne permet pas d'en déterminer ses limites, nous pouvons proposer une extension de la zone d'habitat plutôt vers l'est au vu de l'absence d'éléments de la période dans la tranchée 2 (Figure 37, page 62). Cependant, seule une ouverture plus large de la zone permettrait de répondre à cette interrogation. L'occupation se poursuit et s'étend à la période classique et au bas Moyen Âge dans ce secteur, mais une fois encore ses limites n'ont pu être appréhendées.
L'ensemble de ces découvertes s’inscrit dans l'axe 10 de la recherche du CNRA, et plus spécifiquement dans la problématique des villages, de leur formation et de leur évolution.
Figure 37 : Loison-sous-Lens, Rue Léon Blum, plan de synthèse au 1/600 e.
Référence du rapport
Loison-sous-Lens, rue Léon Blum,
Rapport final d’opération de diagnostic, édition Direction de l’Archéologie du Pas‑de‑Calais, Dainville, 2021, 81 pages, 37 figures.