Le projet de construction d’une Zone Commerciale par la Société New Invest dans la commune de Vimy, a conduit le Service Régional de l’Archéologie à prescrire une opération de diagnostic. Elle a été réalisée par le Centre Départemental d’Archéologie du Pas-de-Calais.
L’intervention, commencée le 11 mars 2013, a été interrompue par les conditions climatiques exceptionnelles. Elle a repris du 18 au 20 mars 2013. Le site est localisé en bordure de la Route Nationale 17, non loin de la voie romaine Arras-Cassel. Au cours de cette opération, 8 tranchées ont été ouvertes. L’ouverture de ces tranchées a permis de mettre au jour, des traces d’une occupation gallo-romaine et d’époque contemporaine.
Pour la période gallo-romaine, il faut signaler une zone d’épandage et une nécropole de 3 tombes à incinération. Les vestiges antiques sont présents uniquement dans la tranchée 4 (UE 13), c’est-à-dire au sud de l’emprise, ce qui a donné lieu à une extension ponctuelle. Le creusement des fosses des tombes, se fait dans un sédiment limono-argileux, homogène, légèrement compact et de couleur marron grisâtre. Le comblement de la fosse qui est argileux, hétérogène, légèrement compact et de couleur marron grisâtre très foncé est similaire à celui formant le niveau d’épandage. On peut voir, ici, peut-être, une gestuelle rituelle très rapide après la crémation, vu la composition identique du substrat. Ces incinérations sont datables à partir du mobilier céramique recueilli. Une mention particulière a été portée sur un pot en terra-nigra au décor incisé, au peigne, de demi-cercle avec poinçon, séparé par des lignes verticales, aussi incisées dans lesquelles court un motif ondulé, également incisé. Connu plus particulièrement du côté des Nerviens, vers Cambrai, ce motif réalisé en terra-nigra reste plutôt méconnu du côté des Atrébates. La datation de cette nécropole serait du dernier quart premierer au 2ième siècle après Jésus-Christ.
L’ouverture faîte autour de cette zone a révélé deux des trois tombes. Une très grande quantité de clous ressort du mobilier dégagé. Parmi lesquels, certains, ne présentent aucune trace de corrosion. Il s’agit là, d’une réaction physico-chimique produite sur le clou par son contact à une température élevée qui lui a permis de libérer un taux de carbone suffisant pour stopper toute formation ferrugineuse.
Le niveau d’épandage qui scelle la nécropole, marque peut-être la fin de la nécropole ou alors une forte fréquentation de ce lieu de culte. Il a été coupé à l’est et à l’ouest par deux fossés contemporains appartenant à la Première Guerre Mondiale.
Enfin, malgré une forte présence de vestiges liés au premier conflit mondial sur l’ensemble du site, la zone sud de l’emprise du projet, donne un aperçu de la nécropole, voire d’une occupation du Haut-Empire, qui pourrait se développer sur une plus grande étendue, plus au sud, en bordure de la voie romaine reliant Arras à Cassel. Cette interprétation s’appuie sur la découverte, d’une nécropole du 2ième siècle après Jésus-Christ, au lieu-dit «le petit Vimy» par Alain Jacques.
Référence du rapport
DALMAU (L.), AFONSO-LOPES (E.), MEURISSE-FORT (M.),
Vimy (Pas-de-Clais), La Couture des Religieuses,
Rapport final d’Opération de diagnostic, édition Centre départemental d’Archéologie du Pas-de-Calais, Dainville, 2013, 70 pages, 32 figures.