Au nord-est du centre-ville de Thérouanne, une limite urbaine entre l’ancienne ville rasée et la campagne a été révélé en 2022 sur la commune riveraine de Saint-Augustin. Une nécropole, un secteur artisanal et une demeure antique, nous permettent de remonter le temps sur l’occupation de ce terrain de l’Antiquité au Moyen Âge. La fouille succède à un diagnostic réalisé en 2019 et précède la construction d’un groupe scolaire rue de Clarques.
La fouille réalisée sur une superficie de 6 700 m² (l’équivalent d’un terrain de football), a révélé trois secteurs aux fonctions distinctes, délimités par des voies de circulation.
Crédits : CD62/ Dircom/- J. Pouille/ DA/ N. Majchrzak/ L. Dewimille.
La fouille, réalisée sur une superficie de 6 700 m² (l’équivalent d’un terrain de football), a révélé trois secteurs aux fonctions distinctes, délimités par des voies de circulation.
La fouille
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Au nord-est, une nécropole datée du premier et du deuxième siècle, 13 tombes à incération composées d’urnes contenant les cendres des défunts et des offrandes ont pu être fouillées. Des poteries et des vases en verre ont été découverts intacts.
À proximité immédiate des tombes, les vestiges de deux bûchers qui ont servi à l’incinération des défunts.
Proches de la voie romaine, les fondations en calcaire d’un mausolée rendant hommage à une personne importante ont été mises au jour.
Le squelette partiel d’un individu inhumé pendant l’Antiquité ou le Moyen Âge.
Au nord-ouest, un four de potier de l’époque antique a été découvert. À gauche, l’aire de chauffe est l’endroit où se situe le potier pour alimenter le feu par le conduit. À droite, la sole est la plate-forme qui sépare le foyer des céramiques enfermées sous un dôme de terre pendant la cuisson.
Le four a livré des poteries intactes. Elles feront l’objet d’une étude de céramologie afin de déterminer les échanges commerciaux de Thérouanne durant l’époque antique.
Dans l’une des deux pièces d’un bâtiment sur fondation de silex, six fosses circulaires concordent avec les empreintes des roues et des axes de tours de potier.
Ce type de tour fonctionne avec l’inertie de la rotation créée avec l’aide d’un bâton utilisé comme une manivelle. Une fois la roue lancée, le potier peut façonner la terre pour obtenir la forme souhaitée. À droite, la reconstitution de Pierre-Alain Capt de Ars Cretariae permet d’appréhender son fonctionnement avec le bâton.
Au sud de la fouille, l’angle d’une fondation en bloc de craie parachève le plan de la partie nord d’une domus, une maison de ville de l’époque antique découverte lors du diagnostic en 2019.
Au Moyen Âge, un autre grand four s’installe au même endroit pour produire des poteries.
La découverte de neuf puits montre les besoins en eau pour la vie quotidienne et la fabrication de poteries.
Des haches polies ont été découvertes dans les fosses, elles ont probablement servi à lisser les surfaces des poteries.
Un portique délimitait le jardin de la domus et un chemin. L’un des poteaux avait pour base deux pierres empilées provenant d’une meule (meta et catillus).
Cette page est mise à jour au regard de l'avancée des études.
Les données, les informations et les datations peuvent évoluer.