En 2010, le Service Régional de l’Archéologie des Hauts-de-France prescrit la dernière intervention archéologique sur le site de la cathédrale de Thérouanne afin d’évaluer la présence et l’état de conservation des vestiges. Lors de cette investigation, un niveau de gravats a été repéré. Ce niveau encore intact comporte une myriade d'éléments architecturaux et décoratifs, daté du milieu 13ième siècle.
De la cathédrale influente à son démantèlement
Durant tout le Moyen Âge, les évêques de Thérouanne furent de grands seigneurs ecclésiastiques exerçant une autorité sur la ville. Au début du 13ième siècle, l’Artois avait été concédé en dot à Philippe-Auguste. Enclavée dans un territoire ennemi, l’appartenance de Thérouanne au royaume de France place donc la ville en position difficile, l’entraînant dans de nombreux conflits militaires. Après un dernier siège qui débuta le 13 avril 1553, la ville est définitivement prise le 20 juin. Charles Quint ordonne de raser l’ensemble des bâtiments jusqu’au sol, cela inclut la cathédrale.
Un chantier de récupération des blocs a pu s’installer à l’extrémité du croisillon du portail sud. Le lapidaire mis au jour dans cette zone correspond à un atelier de taille d’un ensemble de petits blocs finement sculptés figuratifs (têtes, mains, drapés, dais). Ils sont alors abandonnés sur place au profit des blocs architecturaux qui pouvaient être réemployés pour des constructions civiles ou religieuses hors de la ville.