Archéologie - Pas-de-Calais le Département
Les informations contenues dans cette page ne sont valables avec certitude que jusqu'à cette date et heure.

2022 : Ma ville au Moyen Âge

Un projet d’archéologie à la Maison de Département Solidarité du Ternois

Les archéologues du Département ont fouillé dans la cour du bâtiment de la Maison du Département Solidarité (MDS) de Saint-Pol-sur-Ternoise entre mai et août 2022. Dans ce cadre, plusieurs actions de médiation ont été mises en place parmi lesquelles un projet spécifiquement dédié aux personnes accompagnées par les services de la MDS.

Intitulé « Ma ville au Moyen Âge », ce projet s'adresse aux enfants du service social départemental et aux personnes en situation de handicap accueillies en famille. Il traite de l'archéologie, du Moyen Âge et du patrimoine local avec, comme fil rouge, le thème de la construction.

À quoi correspondent tous ces murs découverts par les archéologues ? Quels sont les matériaux de construction ? Quels artisans interviennent sur un chantier de construction ? Comment s’est construite la ville de Saint-Pol au fil du temps ? Quelles traces de construction peut-on encore observer aujourd’hui ? Au fil des séances, entre juin et octobre 2022, les participants au projet ont pu répondre à ces questions.

Initiation à l’archéologie

Visite du public du chantier de fouille

Crédits : CD62/ DA/ J.Pouille

Dans un premier temps, la discussion s'est engagée autour d'objets du quotidien que chacun avait apportés. À quoi servent-ils ? Comment sont-ils fabriqués ? En quoi sont-ils faits ? Est-ce que les archéologues du futur les retrouveront dans 2 000 ans ? Qu'en concluront-t-ils sur nos modes de vie ? Une façon toute simple de découvrir le raisonnement archéologique. Dans un deuxième temps, la visite du chantier de fouille a permis de voir comment les archéologues travaillent et surtout les vestiges qui ont été mis au jour sur ce site.

 

Brique, bois, paille, silex… Visite de la Maison de l’Archéologie sur le thème des matériaux de construction

Découverte de la poterie avec la spécialiste en céramique

Crédits : CD62/ DA/ J.Hucteau.

Lors de la visite de la Maison de l'Archéologie à Dainville, les participants ont découvert les étapes du traitement de l'objet archéologique après la fouille ainsi que les différentes spécialités qui existent dans le monde de l'archéologie.

De façon ludique et sensorielle, ils ont ensuite travaillé autour des matériaux de construction utilisés à différentes époques.

Les enfants font du clayonnage.

Crédits : CD62/DA/J. Hucteau.

Enfin, ils ont mis toute leur énergie pour construire, ensemble, un petit poulailler en clayonnage, attenant à la maison protohistorique construite lors d'un précédent projet.

 

Des voûtes et des vitraux… Ateliers manuels et créatifs autour des métiers de la construction au Moyen Âge

 

Atelier vitrail à la MDS

Crédits : CD62/ DA/ J. Hucteau.

Deux personnes réalisant un vitrail

Crédits photo : CD62/ MDS/ S. Soret.

Au Moyen Âge, le vitrailliste est celui qui fabrique et met en place les vitraux. Au centre de la table, un vitrail a été à la base de cette séance manuelle et créative. En l'observant de près, les participants au projet ont identifié les matériaux qui le constituent : le verre et le plomb. Les nombreuses étapes qui permettent d'obtenir ces deux éléments, ainsi que le processus de création et d'assemblage du vitrail, ont été détaillés. Mais rien de tel que de tester par soi-même ! À l'aide de feuilles colorées translucides et de papier cartonné noir, chacun a fabriqué un vitrail qui rayonne encore à la fenêtre de sa chambre...

 

Construction d'une maquette

Crédits : CD62/ DA/ J. Hucteau 

Réalisation de maquette par des adultes

Crédit photo : CD62/ MDS/ S. Soret

Le maçon a pour mission de bâtir des édifices. Au Moyen Âge, la construction des voûtes requiert un grand savoir-faire. Les principes physiques qui font que les voûtes romanes et gothiques ne s’effondrent pas, même un millénaire plus tard, ne sont pas simples à expliquer. Grâce à des maquettes en bois, les participants au projet ont tout de suite compris pourquoi les églises romanes sont en général plus petites, moins hautes et plus sombres que les églises gothiques. En effet, le poids des voûtes romanes repose sur des murs qui doivent être épais, peu élevés et avec peu d'ouvertures tandis que celui des voûtes gothiques repose sur des piliers qui permettent de construire des murs hauts et percés de grandes fenêtres.

 

À la découverte du patrimoine local de Saint-Pol-sur-Ternoise

Visite de Saint-Pol avec un groupe

Crédits : CD62/ DA/ J. Hucteau.

Une balade patrimoniale dans les rues du bourg médiéval a été organisée en partenariat avec Cathy Camus, médiatrice culturelle pour la Ville de Saint-Pol-sur-Ternoise . Cette experte passionnée a guidé les participants à la recherche de constructions médiévales, de voûtes et de vitraux. Elle a raconté la légende de la nuée mystérieuse, montré des façades de différentes époques construites avec des matériaux divers et variés, expliqué la signification du nom des rues. Avec elle, chacun a pris le temps de lever les yeux et de prendre conscience du patrimoine architectural qui l’entourait.

Visite du musée

Crédits : CD62/ DA/J. Hucteau.

Au Centre culturel Henri Picot, une annexe du musée Danvin de Saint-Pol-sur-Ternoise conserve des peintures que les enfants du service social départemental ont observées par le prisme d’un kaléidoscope, une façon originale de découvrir ces chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art.

 

Construction d’une maquette du quartier fouillé par les archéologues

 

Réalisation de puzzle par deux enfants

Crédits : CD62/DA/J. Hucteau 

Pour comprendre leurs découvertes, les archéologues ont souvent recours à des documents d’archives et en particulier à des plans anciens. Comme eux, les enfants du service social départemental ont travaillé sur le plan de Saint-Pol-sur-Ternoise publié par Jacques Deventer au 16e siècle. Ils se sont armés de patience pour reconstituer le document qui avait été transformé en puzzle pour l'occasion. La seule façon d'y parvenir était d'observer le dessin dans le détail et de se repérer dans l'espace. L'entraide a aussi beaucoup joué !

 

Décalquage par un enfant.

 

Crédits : CD62/ DA/ J.Hucteau.

Ensuite, ils ont légendé leur plan en apposant un papier calque sur le puzzle. Avec sérieux et application, ils ont indiqué l'emplacement du château, des bâtiments religieux, des remparts et de la fouille archéologique à la base de ce projet.

 

Découpage de la maquette

  

Crédits : CD62/ DA/ J.Hucteau.

Enfin, ils ont construit une maquette en papier d'un quartier de la ville. Ils ont placé plusieurs maisons avec pignon sur rue. Ils ont choisi les matériaux de construction pour les murs de côté. Certains ont même pensé à mettre des soubassements en pierre. Ils ont créé des parcelles en lanière avec des murs de séparation. À l'arrière des maisons, ils ont ajouté des arbres, un puits couvert, un grenier cubique et ... un cœur, symbole de leur plaisir à avoir participé à ce projet d’archéologie.

 

Vue large de la maquette

 

Crédits : CD62/ DA/ J.Hucteau.

Les plus jeunes enfants ont pu également colorier des scènes évoquant la vie quotidienne au Moyen Âge, la prise de la ville par les troupes de Charles Quint, les chantiers de construction médiévaux ou la fabrication de vitrail.

Ces activités manuelles et créatives constituent l’aboutissement du projet. Elles ont permis de revenir sur toutes les thématiques abordées : des découvertes archéologiques locales à l'histoire de la ville en passant par les plans anciens et les matériaux de construction.

 

Gros plan de la maquette

Crédits photo : CD62/ DA/ J.Hucteau.

 

L’archéologie au service du développement social

Conçu par la Direction de l’archéologie du Pas-de-Calais, le projet « Ma ville au Moyen Âge » a un double objectif : d’une part mettre en valeur le travail des archéologues et les découvertes archéologiques locales ; d’autre part, rendre l’archéologie accessible à tous.

En s’adressant à des enfants accompagnés par le service social du Département et à des personnes en situation de handicap, ce projet constitue une action concrète de médiation à destination de publics habituellement éloignés de la culture.

Au-delà de la mise en valeur du patrimoine archéologique et de l’accessibilité culturelle, ce projet répond aussi à des objectifs fixés par les travailleurs sociaux : améliorer la mobilité, développer la motricité fine, accroître la sociabilité, renforcer le lien parent-enfant, augmenter la confiance en soi, amplifier la capacité à s’émerveiller et à créer.   

La médiation archéologique prend alors tout son sens. L’archéologie se place au service du développement social et participe au mieux vivre ensemble.

Grâce à un financement de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) des Hauts-de-France, une restitution est prévue en 2023 sous la forme d’une exposition photographique conçue par les mêmes participants au projet.