Archéologie - Pas-de-Calais le Département
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Les animaux chassés par l’Homme de Neandertal à Biache-Saint-Vaast

Les fouilles du site préhistorique de Biache-Saint-Vaast permettent de mieux comprendre la  capacité d’adaptation et les moyens de subsistances de l’Homme de Neandertal, il y a 240 000 ans. Ces pratiques sont dominées par la chasse de grands herbivores et de leur transformation.

Une faune variée adaptée à son milieu

À Biache-Saint-Vaast, durant la présence de l’homme de Neandertal, le paysage est dominé par une steppe arborée. La faune y est nombreuse, composée de grands herbivores comme l’aurochs ou le rhinocéros et des carnivores comme l’ours des cavernes. Lors des fouilles, les ossements de ces trois espèces ont été majoritairement découverts. Néanmoins, sur le même site, les ossements de 50 espèces animales ont été retrouvés. Ces animaux ne ressemblent en rien à la faune que nous avons l’habitude de rencontrer dans nos campagnes actuelles. Voici quelques-uns de ces animaux rencontrés, chassés et consommés par l’Homme de Neandertal :

Voici quelques-uns de ces animaux rencontrés, chassés et consommés par l’Homme de Neandertal :

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Un chasseur équipé et expérimenté

À Biache-Saint-Vaast, l’homme de Neandertal est un chasseur. Le très grand nombre d’ossements animaux découvert, notamment ceux de grands herbivores comme l’aurochs ou le rhinocéros et de carnivores comme l’ours brun montre une chasse spécialisée sur un petit nombre d’espèces. Le charronnage occasionnel n’est pas à exclure, plus particulièrement sur les gros carnivores ou le mammouth.

Comme tout bon chasseur, l’homme de Neandertal possède un équipement adapté et une organisation structurée.

L’arme de prédilection est l’épieu. Il s’agit d’une lourde branche droite de bois taillée en pointe à l’aide d’un outil en silex. La pointe peut également être durcie en la brûlant légèrement. Si aucun vestige d’épieu n’a été découvert sur le site, de nombreux outils en pierre taillée qui permettent le travail du bois ont été retrouvés dans les niveaux archéologiques attestant de sa probable fabrication.

Afin d’être le plus efficace possible, la chasse aux grands herbivores se doit d’être organisée. Dans le groupe de chasseur, il peut y avoir une répartition des rôles entre ceux qui vont rabattre les animaux et ceux qui vont porter le coup fatal. Pour cela différentes stratégies sont possibles nécessitant une bonne coordination, voir une hiérarchisation du groupe. Si les archéologues envisagent la participation de tous ceux qui sont en état de chasser, ils ne peuvent attester d’une répartition liée à l’âge ou au sexe des individus.

 

Un habitat organisé autour du traitement de l’animal

En étudiant la répartition des vestiges archéologiques et notamment des ossements d’animaux, les archéologues ont mis en évidence que celle-ci n’avait rien d’aléatoire. En effet, les vestiges sont concentrés dans trois zones distinctes. Cette organisation spatiale reflète la localisation d’activités différentes à des endroits précis. Pour les ossements d’aurochs et d’ours, ils sont concentrés dans une zone centrale. Cet agencement des vestiges pourrait correspondre à une aire de boucherie où les animaux sont dépouillés, dépecés et décharnés sur place. D’autres zones de concentration situées à proximité, mais plus petites correspondent à une aire de rejet des déchets.

Reconstitution du dépeçage d’un aurochs à Biache-Saint-Vaast.

Dépeçage d’un aurochs à Biache-Saint-Vaast.

Crédit : G.Tosello

Les données recueillies sur le site permettent de suivre la démarche des chasseurs préhistoriques de Biache-Saint-Vaast quant à l’exploitation du gibier. Grace aux marques retrouvées sur les ossements, il apparait que l’aurochs est chassé avant tout pour sa viande et sa moelle, alors que l’ours l’est plus pour sa peau.

 

Biache-Saint-Vaast